LA CONCURRENCE : UN CANCER SOCIETAL PROVOQUE PAR L'ABUS DE LIBERALISME !
Stoppons rapidement l'évolution de ce cancer de "la libre concurrence non faussée" qui ronge notre société avant qu'elle n'en meure.
Ecoutons et diffusons la pensée de Maurice ALLAIS, ainsi que l'a fait courageusement Marianne, notre unique prix Nobel d'économie, qui prône un marché régulé avec "un protectionnisme raisonné et raisonnable"
En effet il suffit d'ouvrir les yeux, de faire appel à un peu de bon sens, et de prendre du recul par rapport au lavage de cerveaux médiatique organisé par les grand financiers et le pouvoir en place (et ce sont souvent le mêmes) pour comprendre que nous fonçons à vitesse accélérée dans le mur.
Un grande partie de l'opinion est convaincue que la libre concurrence est le seul remède pour faire avancer le progrès. Or cela est totalement faux et quelques exemples peuvent facilement démontrer le contraire.
D'abord celui que j'utilise depuis longtemps. Pour ceux qui se souviennent, et pour l'apprendre aux plus jeunes, fut un temps pas si lointain où le prix des carburants, tout comme celui du pain d'ailleurs, était fixé par le gouvernement au plan national. Dans le coin le plus reculé du pays, on trouvait de l'essence au même prix que dans n'importe quelle grande ville.
L'ouverture à la concurrence, qui devait profiter aux consommateurs, loin de faire baisser les prix des carburants s'est surtout traduite par une véritable baisse du nombre de stations services, notamment dans les coins reculés où le prix est devenu "hors de prix" mais où bien souvent il n'y a même plus de pompes à essence…
Ensuite, ne vient on pas d'attribuer officiellement la possibilité à un nouvel opérateur de se développer dans le domaine de la téléphonie sans fil, et cela avec la plus grande satisfaction des utilisateurs qui se réjouissent par avance de bientôt voir baisser les prix. En cette période Noël que d'espoir… Or il est évident que les prix de la téléphonie mobile ne baisseront pas, la fausse concurrence entre les trois opérateurs existants le démontre déjà. Mais une chose est sure c'est qu'il n'y aura pas plus de couverture des zones blanches, car l'objectif essentiel de ces entrepreneurs est avant tout de gagner le plus de "fric" possible là où il y en a à gagner et pas de rendre "service au public", de contribuer à un progrès social ou à davantage d'égalité.
Autre cas et. comble de l'ironie, alors que les pannes se multiplient dans les transports ferroviaires par manque d'investissement dans l'entretien et dans l'embauche de personnels, alors que pour raison d'économies il est fait de plus en plus appel à de la sous-traitance mal qualifiée et peu rémunérée, quand les bénéfices éventuels résultant des augmentations tarifaires ne servent qu'à participer au grand monopoly mondial de la finance, le mécontentement des "clients" de la SNCF se traduit par une réjouissance non masquée à l'annonce de l'arrivée d'un concurrent en déclarant que cela améliorera la qualité du service. Ces réactions et ces attitudes de voyageurs en détresse sont largement médiatisées, mais on ne dit pas très fort que ces nouveaux opérateurs ne s'installeront, comme cela s'est déjà produit dans le trafic aérien, que sur les lignes les plus rentables et que n'ayant pas à assurer les charges qui incombent toujours à la SNCF sur les lignes moins fréquentées, il pourront effectivement baisser les prix jusqu'à la disparition complète de ce qui fut notre service publique ferroviaire.
Je pourrais multiplier les exemples, mais pour finir je mettrais une "dernière couche" au sujet de l'électricité. La France, pays en pointe dans ce domaine avec EDF, pays exemplaire dans cette forme d'énergie, est maintenant obligée, pour faire face à une concurrence encore faible certes mais surtout pour se préparer à entrer dans le "grand libre marché" imposé par la finance, non seulement d'importer de l'électricité, mais de procéder à des délestages pour essayer d'éviter une catastrophique coupure nationale telle que certains pays ultra libéraux l'ont déjà éprouvée.
Mais bien loin de comprendre les leçons des économistes "raisonnables" et des gens de bon sens, la grande finance s'est appliquée à prendre le pouvoir total sur le fonctionnement du monde, notamment grâce aux médias, sur lesquels elle a rapidement fait main basse, qui assènent les contre-vérités pour convaincre le citoyen lambda qu'on ne veut que son bonheur. Cette "dictature des riches" ne fait qu'amplifier les erreurs qui transforment la fracture sociale de Chirac en un immense gouffre de Sarkozy.
Il est facile de comprendre pourquoi les nouveaux maîtres du monde, que sont les grands capitalistes et leurs vassaux placés aux têtes des gouvernements, se moquent de la démocratie et ont fait re-voter en Irlande et en France l'accord au traité qui libéralise encore plus l'Europe, traité qui vient d'entrer en vigueur dans la plus grande discrétion le 1er décembre 2009.
Alors combattons cette tentation de croire que le marché non régulé apporterait plus de bonheur et n'oublions jamais que "c'est la liberté qui opprime et la règle qui libère" même si naturellement nous sommes toujours tentés d'abolir les règles. La réflexion et l'intelligence doivent l'emporter sur l'affectif et l'individualisme égoïste qui nous font oublier la nécessité du partage et de la solidarité pour pouvoir vivre ensemble, heureux et en harmonie.